Echange de liens : 5 pièges à éviter

Les liens sont la raison d’être du web et Google l’a bien compris. Pour déterminer la position d’un site dans les pages de résultats (SERPs), il tient compte du volume et de la qualité des liens qui pointe vers ce site. Pour améliorer ses positions, il convient de faire des liens et pourquoi pas d’échanger ses liens avec ses confrères webmasters. Mais voilà, tout n’est pas si rose dans les échanges de liens et si on vous présente cette pratique comme un deal Gagnant-Gagnant, c’est bien souvent celui qui s’y connait le moins qui en sort perdant. Voici quelques pièges à éviter lorsqu’on vous propose un échange de lien.

1. Liens réciproques, liens croisés

Un « chargé de référencement » (comprenez un stagiaire) vous contacte par email pour vous proposer un échange de liens qui sera bénéfique pour vos positions respectives. On vous propose de placer un lien sur une page précise et vous aurez en échange un lien depuis une page de même PageRank, vers le vôtre.

D’une part, ce n’est pas optimal parce que Google détecte les copinages et accorde moins de crédit aux liens croisés entre deux sites. Quelques critères permettant à Google de détecter les frontières d’un site web : Le nom de domaine, l’adresse IP du serveur, des liens vers, ou depuis, la page d’accueil du nom de domaine, etc.

Quand on creuse un peu, on se rend vite compte que le lien pointant vers votre site se retrouve aussi le piège n°3, plus bas, voir dans les pièges 4 et 5.

2. Les faux échanges de liens en cours

Ce type d’échange est à fuir absolument : vous recevez un email du webmaster du site trokewl.com, vous avertissant qu’il a placé votre lien sur sa page d’accueil. Il vous demande de placer le sien sur votre page d’accueil en retour. En y regardant de plus près, vous remarquerez que le site n’a que quelques semaines d’existence et qu’il n’a ni score Alexa, ni PageRank, ni aucun autre indicateur… Un petit coup d’œil dans l’historique de la boite email confirmera que vous n’aviez aucune conversion entamée avec lui.

C’est une super technique de bluff ! Si on n’y prête pas attention, on est sûr de se faire avoir.

Solution : Utiliser une extension chrome, qui donne instantanément quelques indicateurs, pour éviter de se faire avoir.

3. Les pages bourrées de lien

Là, ça devient plus technique. On va parler de Jus, ou plutôt de « Link Juice ». Pour déterminer le poids, l’autorité d’une page web, Google accorde des points à chaque page. Ces points sont attribués en fonction du nombre de liens pointant vers cette page, pondérés par le poids des pages faisant un lien vers la vôtre. Représentez-vous votre page comme une baignoire, dans laquelle vous mettez des tuyaux de différents débits. Ça vous donne le jus entrant.

À chaque fois que vous faites un lien vers un site extérieur, vous redistribuez votre jus.

Les spécialistes de l’échange de liens utilisent des « référenceurs » qui passent leurs journées à démarcher les webmasters en proposant des échanges de liens entre page de « puissance » équivalente. Mais quand on regarde de plus près la page sur laquelle ils veulent placer votre lien, on s’aperçoit qu’il y a déjà près de 50 liens.

Prenons l’hypothèse qu’une page redistribue 100 Litres de jus, voici un rapide calcul si vous placez son lien sur une page ayant 4 liens extérieurs :

– Vous recevrez de sa part 2 litres de jus (100/50)
– Vous lui envoyez 20 litres de jus (100/5)

Alors, vous y croyez toujours au principe du gagnant-gagnant ?

Solution : Compter les liens externes et faire le tour du site pour s’assurer que d’autres pages n’ont pas déjà servi à cette fin.

4. Les liens tout mous

Là, on tombe très bas. L’échange parait propre, tous les indicateurs sont au vert, l’échange de liens se fait entre 4 sites pour brouiller les pistes et optimiser, vous êtes bluffé par tant de professionnalisme… jusqu’à ce que vous pensiez à ouvrir le code source.

Et vous vous rendez compte que les liens ne sont pas en dur. C’est-à-dire qu’ils ne sont pas fabriqués avec le code HTML, mais avec du code JavaScript ou des redirections compliquées. Voir pire, vous croyez que les liens sont en dur, alors qu’ils sont injectés dans la page par l’intermédiaire d’un JavaScript. Dans tous les cas, il est fort peu probable que Google détecte les liens vers votre site. C’est une belle arnaque consistant à vous voler votre jus et vous faisant croire que vous en aurez autant en retour.

Solution : Désactiver Javascript et vérifier le code source de la page avant et après tout échange.

5. Les liens qui disparaissent

Finissons par le meilleur : Un domaine ou l’extrême bassesse de l’esprit humain côtoie la simple faute de mise à jour. Avez-vous, par curiosité, déjà fait un tour sur les sites avec lesquels vous avez accepté un échange de lien ?

En 2010, j’ai fait un contrôle sur 1500 deals et 80% des échanges de liens ont été rompus unilatéralement. Les pages étaient toujours là, mais les liens, eux, avaient disparu.

Si l’envoi d’emails pour rappeler l’existence de l’échange a semblé fonctionner pendant un temps, les récidivistes sont nombreux (70%). À moins d’automatiser les relances, il est donc préférable de désactiver le lien de votre partenaire, dès que vous avez été alerté de la disparition du vôtre.

Solution : Enregistrer vos échanges de liens et vérifier régulièrement leur validité. (Au moins une fois par trimestre)